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Sur le pouce, mais pas n’importe quoi !


Étiquettes pas nettes 

Pas lu, pas pris… l’art de la méprise


Au supermarché 7 produits sur 10 sont ultra-transformés. Si tout n’est pas clair pour le consommateur, il s’avère pourtant important de se pencher dessus au nom de sa santé. Le repère se trouve sur l’étiquette de composition située obligatoirement sur l’emballage. Mais comment s’y retrouver et comprendre ce qui est acceptable ou non ? Les produits ultra-transformés sont bourrés d’additifs et autres substances peu naturelles. Un Français moyen consommerait 4 kilos d’additifs par an et jusqu’à 10 kilos pour les plus grands consommateurs de produits industriels. La naturopathe et consultante Ombeline Hoor nous aide à mieux comprendre le contenu de notre caddie.


Les étiquettes des produits issus de l’industrie agroalimentaire sont très souvent de véritables casse-têtes à déchiffrer, tant du point de vue des appellations que de la forme. Souvent leur contenu est écrit en tout petit, ou en orange sur fond jaune, quand il n’est pas un peu flou. Cette illisibilité ne semblerait pas être un hasard ou un défaut d’impression mais bel et bien une stratégie marketing pour nous empêcher de comprendre les informations relatives aux produits que nous nous apprêtons à consommer. C’est une des nombreuses révélations de Christophe Brusset dans son dernier opus, La malbouffe contre-attaque (éd. Flammarion). C’est donc une première bataille que de tenter de déchiffrer une de ces étiquettes.


Ensuite, plus le contenu d’une étiquette est court, plus elle est rassurante. Demandez-vous si vos grands-parents seraient ou auraient été en mesure de la comprendre. Si la réponse est « non », c’est peut-être qu’il y a un souci ou qu’il faut, pour le moins, se poser quelques questions.


Outre l’étiquette des ingrédients et des informations nutritionnelles, le packaging du produit est déjà une source d’informations. Regardez les différents labels imposés, par exemple ce produit est-il bio, y a-t-il une traçabilité des ingrédients ?


Faites attention aux chartes graphiques qui peuvent donner l’illusion d’un produit sain, minceur ou encore naturel. Ce n’est bien souvent, là aussi, qu’un calcul marketing pour masquer la présence d’un produit ultra-transformé dont les effets, sur notre santé, seront plus délétères qu’autre chose. La valeur ajoutée d’un produit est en fait l’accumulation de sous-produits qui apportent à la composition finale une valeur glycémique ou lipidique très importante. Par exemple une crème fraîche allégée à 15 % de matières grasses comportera des ingrédients supplémentaires à l’opposé d’une crème fraîche entière dont la composition se résumera à la crème. Parmi ces ingrédients, des additifs type amidon de maïs ou de tapioca, donc du sucre. Ainsi, bien souvent, le sucre et les agents de saveurs et de textures (types épaississants ou émulsifiants) remplacent le gras, et le sucre peut être substitué par d’autres formes de produits sucrants (aspartame, sucralose ou encore saccharine). Tous ces produits alourdissent la liste d’ingrédients et s’ajoutent à la transformation. 


Même constat pour des produits dits enrichis, qui promettent un apport supplémentaire de calcium, d’oméga-3 ou encore de protéines ou de vitamines. Ils sont supplémentés par des éléments chimiques peu naturels que le corps ne reconnaît pas ou n’utilise pas de la même manière que les mêmes éléments naturels. Donc coup d’épée dans l’eau quant à la promesse que vous pourriez croire.


Comment lire les ingrédients sur l’étiquette ?


Sur l’étiquette les ingrédients sont toujours annoncés du plus présent au moins important en termes de quantité dans la composition du produit. Ainsi, lorsqu’une liste d’ingrédients commence par un sucre, il y a fort à parier que son indice glycémique est très élevé. La place de l’eau, censée souvent créer un volume trompeur, ou des additifs, va informer sur la composition d’ensemble du produit.


Mais l’étiquetage ne s’arrête pas aux informations marketing et à l’étiquette de composition. Il existe d’autres façons de nous alerter ou de nous rassurer sur la qualité des produits : ce sont les applications et autres législations de décryptage.


Le Nutri-score

C’est un système d’étiquetage mis en place en France en 2017 qui, au travers d’un système de lettres allant de A à E et de 5 couleurs, du vert au rouge, évalue les qualités nutritionnelles d’un produit. L’idée des pouvoirs publics avec cette initiative est de limiter la consommation de sucre, de sel et de gras.

Malheureusement, il n’est pas imposé aux producteurs de l’agroalimentaire et, surtout, son résultat est plus que discutable quant à la recherche de qualité alimentaire. L’industrie aura même aujourd’hui tendance à l’appliquer parfois en y voyant son intérêt, car la limite de cet outil est qu’il ne prend pas en compte les marqueurs de l’ultra-transformation. Ces marqueurs se camouflent souvent sous toutes les appellations et des noms très compliqués. 

Le Nutri-score s’intéresse aux compositions nutritionnelles et non à la qualité intrinsèque d’un produit. Ainsi des céréales ultra-transformées peuvent se retrouver avec un score A, B ou C quand un fromage, comme le roquefort, fabriqué dans la plus pure tradition, se verra estampillé d’un triste E à cause de sa teneur en matières grasses. Pourtant ce dernier sera bien meilleur pour notre santé que les céréales ultra-transformées ! Alors, peut-on se fier à ce score ? Peut-être, mais avec beaucoup de recul, de connaissances et d’esprit critique !


Cependant il existe des contrôles plus fiables.


DECOUVREZ LA SUITE DANS LE MAGAZINE 95° #42


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